Jules Romains et Georges Chennevière sont les fondateurs de l’Unanimisme. Ils n’appartiendront jamais au groupe de l’Abbaye mais resteront les amis de Duhamel, Vildrac et Doyen.
Les créateurs de l’Abbaye n’adhèrent pas à cette idée, ses membres ” considèrent l’individu tel qu’en lui-même et non comme le représentant d’un groupe” ( Cahier de l’Abbaye N°15 ).
Jules Romains et Georges Chènevière fréquentent le lycée Condorcet jusqu’en Khâgne. C’est au cours de promenades exaltées, faites en commun, dans Paris et sa banlieue que naît dans leur esprit la vision poétique des groupes. La rue, les passants, forment un être collectif, vaste et élémentaire dont le poète est la conscience.
Le terme “d’unanimisme”, où sont rassemblées les notions d’unité et d’âme collective est donné par Jules Romains en 1905.
La confusion entre “Unanimisme” et “l’Abbaye ” sans cesse colportée par la plupart des histoires littéraires ou les notices des encyclopédies, a la vie dure.
Élève de l’Ecole normale supérieure au moment où l’Abbaye ouvre à Créteil, Jules Romains n’y fera que quelques visites. Désireux d’aider ses amis, il leur a confié l’impression de son recueil “La vie unanime” ce qui, probablement, est à l’origine de la confusion.
Le mouvement poétique de Jules Romains, auquel Georges Chennevière s’est associé, repose sur l’intuition qu’une âme commune se dégage de la foule anonyme et que la mission du poète est de la révéler aux hommes. Les jeunes poètes de l’Abbaye en revanche, revendiquent la liberté individuelle, l’accomplissement d’un dessin personnel et même s’ils se réclament, comme Jules Romains, d’une poésie “immédiatement perceptible”, compréhensible par tous les hommes, en réaction contre les excès du symbolisme, ils refuseront d’adhérer au mouvement unanimiste et dénoncent l’étiquette que la critique ne cessera de leur apposer par commodité dans un souci de classement.
L’œuvre de Jules Romains, est considérable, de la poésie au théâtre en passant par le roman et l’ essai.
Poésie
1904 L’Ame des Hommes – Crès | 1908 – La Vie unanime – Abbaye |
1909 Premier livre de prières | 1910 – Un être en marche – Mercure de France |
1913 Odes et prières, poésie – Mercure de France | 1916 – Europe – N.R.F |
1917 Les quatre saisons |
Romans
1908 – Le Six octobre | 1910-1911 – Montée des périls | 1916 – Verdun | 1933 – Le Tapis magique |
1908 -Les Amours enfantines | 1911-1912 – Recours à l’abîme | 1919–1920 : La Douceur de la vie | 1933 – Françoise |
1908–1909 – Les Superbes | 1913 – Les Copains | 1922 – Le Monde est ton aventure | 1908 – Crime de Quinette |
1910 – Recherche d’une Église | 1613-1914 – Le Drapeau noir | 1923-1924 – Les Travaux et les joies | 1908 – Éros de Paris |
1909-1910 – Les Humbles | 1912 – Les Créateurs | 1917 – Vorge contre Quinette | 1926 – Naissance de la bande |
1910 – Province | 1913 – Mission à Rome | 1922 – Cette grande lueur à l’Est | 1928 – Comparutions |
1911 – Les Pouvoirs | 1914-1916 – Prélude à Verdun | 1923 – Journées dans la montagne | 1933 – Le Sept octobre |
Trilogie romanesque
1922-1929 – Psyché ( Lucienne ; Le Dieu des corps ; Quand le navire…) |
Cycle romanesque
1932-1946 – Les Hommes de bonne volonté |
Théâtre
1923 – Knock ou le triomphe de la médecine | 1923 – Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche |
Traité
1920 – La Vision extra-rétinienne et le sens paroptique |